C'est quoi la blockchain ?

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C'est quoi la blockchain ?

Salut 😉, j'espĂšre que vous allez bien. Aujourd'hui nous allons parler de la blockchain qui est le nouveau buzzword dans le monde des technologies. Tous les secteurs commencent Ă  plancher sur des cas d'usages concrets. La technologie de la Blockchain gagne de plus en plus d'attention auprĂšs du grand public et est dĂ©jĂ  utilisĂ©e dans une variĂ©tĂ© d'applications, sans se limiter aux cryptomonnaies. Toutefois, peu d'acteurs peuvent se targuer d'avoir mis au point des solutions rĂ©volutionnaires. Pour cause : la technologie Blockchain est encore trĂšs complexe Ă  apprĂ©hender. Ainsi se pose le problĂšme de savoir pourquoi mettre un tel dispositif sur pied ? Il sera donc question dans cet article de ressortir les diffĂ©rents aspects de la blockchain notamment sa prĂ©sentation globale, son principe de fonctionnement, ses avantages et ses inconvĂ©nients.

Définition et historique

Définition

La blockchain est une technologie de stockage et transmission d’informations sans autoritĂ© centrale. Techniquement il s’agit d’une base de donnĂ©es distribuĂ©e dont les informations envoyĂ©es par les utilisateurs et les liens internes Ă  la base sont vĂ©rifiĂ©s et groupĂ©s Ă  intervalles de temps rĂ©guliers en blocs, et formant ainsi une chaine.

Historique

Les débuts de la blockchain

L’architecture derriĂšre la technologie de la Blockchain a Ă©tĂ© dĂ©crite dĂšs 1991 quand les chercheurs Stuart Haber et W. Scott Stornetta ont introduit une solution informatique, permettant l’horodatage des documents numĂ©riques et donc que ceux-ci ne soient jamais antidatĂ©s ou altĂ©rĂ©s. Leur systĂšme utilisait une Blockchain sĂ©curisĂ©e cryptographique (asymĂ©trique) pour stocker des documents horodatĂ©s. Par la suite, en 1992, le protocole dit « arbre de Merkle » fut introduit au fonctionnement, rendant ainsi le systĂšme plus efficace en permettant Ă  plusieurs documents d’ĂȘtre rassemblĂ©s en un seul bloc. Cependant, cette technologie tomba dans l’oubli, et le brevet expire en 2004, quatre ans avant la crĂ©ation du Bitcoin.

Reusable proof of work : Preuve de travail réutilisable

En 2004, l’informaticien et activiste cryptographique Hal Finney (Harold Thomas Finney II), lance un systĂšme appelĂ© RPoW (« Reusable Proof Of Work » pour « Preuve de travail rĂ©utilisable »). Le systĂšme fonctionnait en recevant un jeton preuve du travail non Ă©changeable et non fongible basĂ© sur le systĂšme Hashcash, celui-ci crĂ©ait en retour un jeton possĂ©dant une signature RSA qui pouvait ensuite ĂȘtre transfĂ©rĂ© de personne en personne. Le RPoW a rĂ©solu le problĂšme de la double dĂ©pense en conservant un registre de la propriĂ©tĂ© des jetons, enregistrĂ© sur un serveur de confiance, conçu pour permettre Ă  n’importe quel utilisateur Ă  travers le monde de vĂ©rifier son exactitude et son intĂ©gritĂ© en temps rĂ©el. On peut considĂ©rer le RPoW comme un premier prototype et une premiĂšre Ă©tape dans l’histoire des crypto-monnaies.

Le réseau Bitcoin

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Fin 2008, un « livre blanc » (white Paper) introduit un systĂšme de paiement Ă©lectronique dĂ©centralisĂ© de pair Ă  pair (peer-to-peer), appelĂ© Bitcoin. Le white paper fut distribuĂ© par le biais d’une liste de diffusion e-mail en rapport avec la cryptographie, par une personne ou un groupe de personnes utilisant le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Le rĂ©seau Bitcoin est basĂ© sur l'algorithme de preuve de travail HashCash, mais au lieu d’utiliser une fonction informatique de confiance comme le RPoW, la protection contre la double dĂ©pense est assurĂ©e par un protocole peer-to-peer dĂ©centralisĂ© afin de suivre et de vĂ©rifier les transactions. En bref, les Bitcoins sont “minĂ©s” en tant que rĂ©compense, en utilisant le mĂ©canisme de preuve du travail, par des mineurs individuels et les transactions sont ensuite vĂ©rifiĂ©es et validĂ©es par les nƓuds dĂ©centralisĂ©s dans le rĂ©seau. Le 3 Janvier 2009, le Bitcoin est nĂ© quand le premier bloc de Bitcoin est minĂ© par Satoshi Nakamoto, le bloc offrait une rĂ©compense de 50 Bitcoins. Le premier destinataire de Bitcoin fut Hal Finney, qui reçut 10 Bitcoins de la part de Satoshi Nakamoto dans la premiĂšre transaction mondiale de Bitcoins, le 12 Janvier 2009.

L'Ethereum

En 2013, Vitalik Buterin, un programmeur et co-fondateur du Bitcoin Magazine dĂ©clara que le Bitcoin avait besoin d’un langage de script pour construire des applications dĂ©centralisĂ©es. N’arrivant pas Ă  rĂ©ussir Ă  trouver un accord au sein de la communautĂ©, Vitalik lança le dĂ©veloppement d’une nouvelle plate-forme informatique distribuĂ©e et basĂ©e sur la Blockchain : l’Ethereum, dotĂ©e d’une fonctionnalitĂ© de script appelĂ©e « smart contracts » (des contrats intelligents en français). Les smart contracts sont des programmes ou des scripts qui sont dĂ©ployĂ©s et exĂ©cutĂ©s sur la Blockchain Ethereum, ils peuvent ĂȘtre par exemple utilisĂ©s pour faire une transaction si certaines conditions sont rĂ©unies. Les smart contracts sont Ă©crits dans des langages de programmation spĂ©cifiques et compilĂ©s en bytecode, qui est une machine virtuelle « Turing-complet » dĂ©centralisĂ©e, appelĂ©e la machine virtuelle Ethereum (ou EVM pour Ethereum Virtual Machine) pouvant ensuite les lire et les exĂ©cuter. Les dĂ©veloppeurs ont aussi la possibilitĂ© de crĂ©er et de publier des applications fonctionnant sur la Blockchain Ethereum. Ces applications sont gĂ©nĂ©ralement appelĂ©es DApps (Applications dĂ©centralisĂ©es) et il existe dĂ©jĂ  des centaines de DApps tournant sur la Blockchain Ethereum, dont des plateformes de rĂ©seaux sociaux, des applications de paris ainsi que des Ă©changes financiers. La crypto-monnaie de l’Ethereum s'appelle l’Ether, elle peut ĂȘtre transfĂ©rĂ©e entre des comptes et est utilisĂ©e pour payer les frais, engendrĂ©s par la puissance de calcul informatique consacrĂ©e Ă  l'exĂ©cution des smart contracts.

Objectif de la blockchain

Avant l’apparition des chaĂźnes de blocs, effectuer une transaction en ligne reposait sur deux parties et un intermĂ©diaire. Prenons le cas du shopping en ligne : un internaute souhaite acheter un produit. Il procĂšde au paiement sur le site commercial en question. Il est obligĂ© de passer par sa banque pour pouvoir rĂ©aliser cette action. Toute la validitĂ© de la transaction dĂ©pend de cet organe de contrĂŽle et de son accord. C’est Ă©galement lui qui garde une trace des transactions de son cĂŽtĂ©. La blockchain permet aujourd’hui aux utilisateurs de partager des informations sans intermĂ©diaire (banque, assureur, gouvernement
). L’objectif ? De par son caractĂšre partagĂ© et transparent, la technologie blockchain tend Ă  rĂ©tablir la confiance des individus lĂ  oĂč elle a pu ĂȘtre Ă©branlĂ©e. On l’utilise de 3 façons :

  • TransfĂ©rer des actifs
  • Suivre un actif ou un produit
  • ExĂ©cuter automatiquement les transactions (contrats intelligents)

Principe de fonctionnement

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En pratique, une chaĂźne de blocs (blockchain) est une base de donnĂ©es qui contient l’historique de tous les Ă©changes effectuĂ©s entre ses utilisateurs depuis sa crĂ©ation. Ses caractĂ©ristiques sont les suivantes : L'identification de chaque partie s'effectue par un procĂ©dĂ© cryptographique :

  • La transaction est envoyĂ©e Ă  un rĂ©seau (ou "nƓud " de stockage) d'ordinateurs situĂ©s dans le monde entier;
  • Chaque nƓud hĂ©berge une copie de la base de donnĂ©es dans lequel est inscrit l'historique des transactions effectuĂ©es. Toutes les parties prenantes peuvent y accĂ©der simultanĂ©ment ;
  • Le systĂšme de sĂ©curisation repose sur un mĂ©canisme de consensus de tous les « nƓuds » Ă  chaque ajout d’informations. Les donnĂ©es sont dĂ©chiffrĂ©es et authentifiĂ©es par des « centres de donnĂ©es » ou « mineurs ». La transaction ainsi validĂ©e est ajoutĂ©e dans la base sous forme d’un bloc de donnĂ©es chiffrĂ©es (c’est le « block » dans blockchain) ;
  • La dĂ©centralisation de la gestion de la sĂ©curitĂ© empĂȘche la falsification des transactions. Chaque nouveau bloc ajoutĂ© Ă  la chaĂźne est liĂ© au prĂ©cĂ©dent et une copie est transmise Ă  tous les « nƓuds » du rĂ©seau ;
  • L’intĂ©gration est chronologique, indĂ©lĂ©bile et infalsifiable.

Avantages et inconvénients

Les avantages

La structure si particuliÚre de la blockchain lui confÚre des avantages indéniables :

  • La traçabilitĂ© : au sein de la chaĂźne, aucune information ne peut ĂȘtre supprimĂ©e. Chaque nƓud du rĂ©seau dispose d’une copie intĂ©grale du registre de la blockchain. Il s’agit donc d’un systĂšme stable assurant la traçabilitĂ© des donnĂ©es, au sein duquel il s’avĂšre compliquĂ©, voire impossible, de dissimuler la moindre action. Une transaction financiĂšre frauduleuse serait, de fait, immĂ©diatement dĂ©tectĂ©e;
  • La sĂ©curitĂ© : bien qu’il soit, comme indiquĂ© prĂ©cĂ©demment, complĂštement transparent, le systĂšme de blockchain reste inviolable. La cybersĂ©curitĂ© Ă©tant un enjeu majeur, cette caractĂ©ristique constitue l’un des principaux avantages de la blockchain;
  • L’efficacitĂ© : la blockchain Ă©tant gĂ©rĂ©e par les utilisateurs eux mĂȘmes, elle peut fonctionner 24h sur 24h. Sans intermĂ©diaire, les dĂ©lais de transaction sont largement rĂ©duits par rapport aux instances traditionnelles (banques, gouvernement
). La validation d’un bloc, dans la plupart des cas, est instantanĂ©e. Autre point non-nĂ©gligeable : l'absence d'intermĂ©diaire permet Ă©galement de rĂ©duire les coĂ»ts (frais financiers, frais de contrĂŽle) et les erreurs Ă©ventuelles, comme les doublons.

Les inconvénients

Bien qu’elle soit extrĂȘmement prometteuse, la technologie blockchain semble encore immature sur certains points. Elle comporte des zones d’ombre qu’il est essentiel de connaĂźtre :

  • Un fort impact environnemental : il a malheureusement Ă©tĂ© prouvĂ© que la blockchain ne va pas de pair avec nos prĂ©occupations Ă©cologiques actuelles. Puissante mais Ă©nergivore, elle requiert une quantitĂ© d'Ă©nergie plus ou moins importante selon sa taille. MalgrĂ© des chiffres contestĂ©s, on estime que la chaĂźne du Bitcoin consomme plus d’énergie que certains pays ;
  • Un volume de stockage important : au fur et Ă  mesure de sa croissance, un rĂ©seau accumule un grand nombre de donnĂ©es et ne rentre plus dans les zones de stockage prĂ©vues Ă  cet effet (disques durs). Trop volumineux pour ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ© et copiĂ© sur chaque nƓud, il peut ralentir les performances techniques de la blockchain et perdre des utilisateurs;
  • Un temps d’adaptation nĂ©cessaire : comme pour toute innovation, la blockchain a besoin d’une pĂ©riode d’ajustement pour ĂȘtre implĂ©mentĂ©e correctement et se faire accepter de la majoritĂ© des individus. Cette technologie constitue un grand changement, que ce soit au niveau des mentalitĂ©s ou des technologies existantes ;
  • Une absence de cadre rĂ©glementaire : l’absence de normes internationales freine le dĂ©ploiement de cette technologie. Arnaque, manipulation du marchĂ©, vol de donnĂ©es personnelles... Il est indispensable de poser des limites pour s’assurer de son bon fonctionnement.

Domaines d'application

Initialement conçue pour les cryptomonnaies, la technologie blockchain pourrait rĂ©volutionner un certain nombre de secteurs de l’économie. Parmi ceux-ci, on retrouve :

La logistique

ParticuliĂšrement utilisĂ©e dans le secteur agroalimentaire, elle permet aux entreprises d’avoir une vision complĂšte de leur chaĂźne d'approvisionnement. Du producteur Ă  la livraison en magasin, toutes les donnĂ©es sont enregistrĂ©es au fur Ă  mesure de la production. Les informations Ă©tant par dĂ©finition infalsifiables, les clients bĂ©nĂ©ficient d’une transparence totale sur les produits qu’ils s'apprĂȘtent Ă  acheter. À la clĂ© : une meilleure traçabilitĂ© et une relation de confiance avec le consommateur retrouvĂ©e.

La santé

Regrouper toutes ses donnĂ©es mĂ©dicales Ă  un seul endroit ? C’est le concept mis en place par l’Estonie. GrĂące Ă  un systĂšme de blockchain, les patients choisissent d’autoriser ou non l’accĂšs Ă  leurs donnĂ©es de santĂ©. Perte d’informations et confidentialitĂ© non respectĂ©e : le secteur mĂ©dical pourrait ĂȘtre amenĂ© Ă  dire adieu Ă  des problĂ©matiques rĂ©currentes.

L'assurance

Avec cette technologie informatique, les sociĂ©tĂ©s d’assurance seraient susceptibles de gĂ©rer les indemnisations de leurs clients grĂące Ă  des processus automatisĂ©s, immĂ©diats et anonymes. L’assureur AXA est un des prĂ©curseurs dans ce domaine, puisqu’il a rĂ©cemment mis en place une offre concernant les passagers assurĂ©s contre le retard aĂ©rien. Sans aucune intervention humaine, le contrat intelligent est capable de dĂ©tecter le dĂ©lai Ă©ventuel d’un vol et de dĂ©clencher un paiement de compensation Ă  l’assurĂ©.

L'administratif

Registre numĂ©rique infalsifiable, la blockchain se rĂ©vĂšle ĂȘtre un outil formidable pour une meilleure gestion des donnĂ©es et des documents officiels. Transactions immobiliĂšres plus rapides, classification des titres de propriĂ©tĂ©, conservation de papiers originaux types diplĂŽmes ou acte d’état civil, certification originale d’une Ɠuvre
 Un moyen efficace d’éviter les erreurs, rĂ©duire les dĂ©lais et donc rĂ©aliser des Ă©conomies.

Ainsi la blockchain est une technologie rĂ©cente, qui prĂ©sente des atouts non nĂ©gligeables : sĂ©curitĂ©, fiabilitĂ©, transparence, productivitĂ©... Plus qu'une simple innovation technologique, elle rĂ©pond avant tout Ă  un manque de confiance de la part des consommateurs envers les institutions traditionnelles et grosses entreprises. Elle promet de nombreuses Ă©volutions dans les annĂ©es Ă  venir, autant dans le domaine Ă©conomique et politique que social. Des dĂ©fis de taille, auquel la blockchain pourra se confronter une fois qu’elle aura atteint le stade de maturitĂ© nĂ©cessaire.

Merci d'avoir lu jusqu'Ă  la fin ; j'espĂšre vous avoir apporter un plus en terme de connaissances vis-Ă -vis de la Blockchain, En effet, c'est mon premier article alors je suis ouvert aux potentiels remarques :)